CAUTERETS de la révolution à nos jours
1789 c'est la révolution. Et elle aura des effets positifs pour Cauterets.
En application des grandes lois de la réforme de l'Administration locale et la
réorganisation administrative de décembre 1789 , aura lieu la création
du département des hautes pyrénées.
Cauterets est érigé en commune, et rattaché au district des gaves, chef lieu
Argelès ; le canton de Saint-Savin, dont Cauterets fait partie, est une simple circonscription
électorale et judiciaire.
D'autre part, la nationalisation des biens du clergés aura pour effet la vente des
biens du monastère de Saint-Savin. L'église de l'abbaye devint église paroissiale
et les biens indivis de la vallée de Cauterets, administrés depuis longtemps par
la Communauté valléenne, furent considérés comme la propriété
indivise des sept communes de la Rivière de Saint-Savin .
Cela mettait un terme au conflit qui opposait l'abbaye de saint savin à la communauté
des communes de la Rivière de saint-Savin.
Cette fin de siècle se passera tant bien que mal pour Cauterets. Le fait le plus important
sera la canalisation des eaux , leur descente dans le village et la construction de l'établissement
thermal Bruzaud, un des plus beaux des Pyrénées.
Le début du XIXè siècle verra une restauration des finances publiques (octroi
et reprise activité thermale) et l'amélioration du domaine public ( pavage des rues-eclairage-
réparation toiture eglise etc ...) qui laisse au visiteur une bonne impression de Cauterets.
De la notoriété aussi, avec, en 1807, Hortense de Beauharnais, Reine de Hollande,
fille de l'Impératrice Joséphine et épouse de Louis Bonaparte, Roi de Hollande
par la grâce de son auguste frère ! qui séjourne dans Cauterets
pendant près de deux mois, du 18 juin au 10 août.
Pendant son séjour, le 25 juillet 1807, la Reine accompagnée des guides Clément
Lacrampe et Martin, fera la traversée Cauterets - Gavarnie par la Hourquette d'Ossoue.
Progressivement, Cauterets s'étoffe. En 1820, il y a une centaine de maisons. La petite
ville se transforme. Aux maisons de bois suscèdent des maisons de pierre.
A la raillère, l'établissement thermal est reconstruit en dur, la construction s'étalera
entre 1818 et 1828.
En 1822, Vincent Chaussenque, officier du génie, réalisa la première
ascension de la pointe ,à présent, pointe Chaussenque, à 3 205 mètres
d'altitude, dans le massif du Vignemale.
Dans les années qui suivirent, Cauterets recevra la visite de nombreuses personnalités.
Les pyrénées deviennent à la mode, un attrait romantique pour la nature et
la montagne sauvage se développe.
La clientèle aristocratique, loin de déserter les villes d'eaux pyrénéennes,
va en faire un de ses lieux d'élection, et la bourgeoisie, dont l'influence grandit, va adopter
les goûts et les moeurs de l'aristocratie et faire à son tour le voyage aux
Pyrénées et aux eaux de Cauterets.
Le pyrénéisme se développe : En 1837, le célèbre chasseur
et guide Henri Cazaux, de Luz, accompagné de son beau-frère, Bernard Guillembet
attaquent le Vignemale... par le glacier d'Ossoue... Après bien des difficultés, ils
arrivent au sommet de la Pique Longue et, le Vignemale est pour la première fois réellement
vaincu .
Le 7 août 1838, la seconde ascension de la Pique Longue fut faite par Lady Lister et une amie,
accompagnées par Cazaux et par Charles, le guide de Chaussenque. La montée eut lieu,
dit Chaussenque, par le versant espagnol, par une brèche entre la pointe centrale et le Cerbillonas.
C'était la voie par laquelle Cazaux et Guillembet étaient descendus en 1837.
Le 11 août 1838, eut lieu la fameuse ascension du Vignemale par Napoléon - Michel Ney,
prince de la Moskowa, fils aîné du Maréchal Ney.
Tous ces élements profitent à Cauterets qui voit sa population grandir :
de 1376 ha en 1856, elle passe à 1611 en 1866.
A partir de 1856, l'urbanisme se développe à Cauterets rive gauche. Ce sera la création de l'avenue du
mamelon Vert. Et une étude fait apparaitre que la moitié de la population vit du thermalisme.
Dans les mêmes années, Bernadette Soubirous s'y soignera de l'asthme.
Sous le second empire, le thermalisme connaitra une période de grand développement et de prospérité.
Lors de leur séjour à LUZ, Napoléon III et l'Impératrice Eugénie feront une visite à cauterets
le 8 septembre 1859.
Les techniques de captages des eaux thermales feront l'objet de travaux d'amélioration.
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Les années 1871 à 1899 verront l'âge d'or du thermalisme cauterésien.
Le développement des axes de transport y sera sans doute pour beaucoup.
Une ligne de chemin de fer entre Lourdes et Pierrefitte est ouverte en 1871
(inaugurée le 26 juin 1871),
puis une ligne électrique Pierrefitte-Cauterets en 1899 (inaugurée le 12 juin).
(le tramway cauterets-la raillère sera mis en service le 2 aout 1897).
La ligne Pierrefitte-Cauterets fonctionnera jusqu'au 1er avril 1949 ( arrêt de l'exploitation
de la mine de Penaroya).
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A partir de 1878, des travaux d'embellissement de Cauterets sont mis en oeuvre: Réseau d'eau potable,
d'eau usée, éclairage public (1er juin 1896), nouvelle église ....
Le pyrénéisme bat le plein. C'est l'epoque des ascensions du couloir du clot de la Hount,
du couloir de gaube, l'epoque du comte Henry Russell.
Au début du XXème siècle, le thermalisme de Cauterets s'oriente vers la
spécialisation en oto-rhino-laryngologie. Autre spécialité : les voies respiratoires inférieures.
Outre l'organisation des excursions et ascensions des sommets, ce début du XXème siècle marquera le début
du ski au cours de l'hiver 1903-1904. Premieres courses en skis de randonnée . le 15 mai 1904,
Falisse et ses compagnons atteignent le sommet du vignemale en montant en skis jusqu'au grottes
de Cerbillonas.
Au cours de l'hiver 1905-1906, généralisation de l'usage du ski auprès du CAF, et de la société
des Excursionnistes du Béarn. Le ski-club cauterésien est fondé en novembre 1907. Ce sera le
début de la mode des sports d'hiver.
1910 sera l'année du Championnat de france de ski aux eaux-Bonnes et à Cauterets.
1914 et le conflit mondial est une période noire pour Cauterets dont 350 habitants seront appelés
à combattre et dont 72 ne reviendront pas. Les stations thermales seront utilisées pour le traitement des
malades et blessés. Cauterets sera spécialisé pour le traitement des bronchites
consécutives aux gazs asphyxiants.
A l'image du pays entier, Cauterets sortira meurtri de la 1ere guerre mondiale. Et son objectif
sera de redémarrer le thermalisme et d'améliorer les établissements.
Vers 1930, cauterets est redevenu une des grandes stations thermales. La pratique du ski
se développera , mais il faudra attendre 1937 pour que se dessine un projet de construction d'un
téléphérique, projet arrêté par la guerre de 1939.
Cauterets qui est loin du front va dans les années 40 accueillir des milliers de réfugiés.
Puis, Cauterets se trouvera en zone libre jusqu'en novembre 1942 date de l'occupation de la zone sud, où
il sera utilisé en centre de repos de l'armée allemande.
Des réseaux de passages s'organiseront et assureront le passage en Espagne par le Port du Marcadau pendant
la 1ere période, puis cesseront ou deviendront plus durs et détournés ensuite, et en période où la montagne
est accessible. La libération de Cauterets se fera le 18 aout sans presque de heurs, la plupart
des allemands ayant déjà quitté Cauterets.
Cauterets devint pour un temps centre de détention des prisonniers allemands.
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Après cette terrible période, il faudra remettre en marche la machine économique. Le thermalisme social
remplacera le thermalisme de haut standing et le nombre de curistes doublera. mais la briéveté de la saison thermale
entrainera la fermeture d'hotels, et c'est pourquoi,en 1956, la municipalité donnera la priorité à la création
d'une station de sports d'hiver.
Au début, ce sera le site du pont d'Espagne qui sera utilisé.
Puis une étude sera faite pour aménager une station à Eras Blanques mais c'est finalement le site du cirque du Lys,
beaucoup plus favorable qui sera choisi.
Lutte aussi pour la sauvegarde de ses ruisseaux objets de la convoitise d'EDF.
Le développement de l'automobile entrainera des modifications dans la ville, ainsi que l'arret
de l'exploitation de la ligne du tramway.
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Les années 1960 à 1980 seront le temps des grandes réalisations: télésiège au lac de Gaube,la
construction du téléphérique du Lys , télécabine du Courbet (1976) . La route du Campbasque
sera quant à elle terminée en 1977.Il y aura aussi la construction du refuge des Oulettes de Gaube,
de la chapelle wallon, de la piste d'ilhéou et du refuge Ritter.
Ces années là seront aussi celles de la création du parc national des Pyrénées, projet auquel
Cauterets s'est beaucoup investi.
La ville se dotera des infrastructures indispensables.
A partir de 1980, Cauterets finira ses équipements thermaux, touristiques , sportifs
et urbains. Elle se dotera d'un office de tourisme, modifiera l'accès au Pont d'Espagne ..
et CAUTERETS deviendra le CAUTERETS d'aujourd'hui que nous connaissons...
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