Pendant longtemps, PIERREFITTE-NESTALAS, au démarrage des vallées de Gavarnie et de Cauterets, est
resté le terminus des routes et moyens de communication à destination de ces vallées.
Citons l'introduction du site "le Tramway Pierrefitte-LUZ" assez significative sur le sujet :
(ce sont des LUZIENS qui parlent)
L'accès à notre vallée et notamment aux bains de Barèges, se fit longtemps par Bagnères
et Campan via le Col du Tourmalet mais il existait aussi un petit sentier par les gorges de
Pierrefitte. Vauban, envoyé sur les lieux par Louis XIV à l'occasion de l'arrivée de Monseigneur
le Duc de Maine et Madame de Maintenon, trouva les escarpements de ce sentier trop difficiles
et les aménagements très coûteux.
Il fallut attendre 1733 pour que des travaux améliorent ce sentier (le chemin devait avoir une
largeur de 3 toises, chacune de 6 pieds d'environ 0,32 chacun soit au total 5,80 m environ).
La première voiture attelée arriva par ce sentier en 1744. Cette route si redoutée et repoussée
par les valléens, devint petit à petit la principale voie de communication et d'échange avec la plaine.
En 1858, on commença la rectification du tracé entre les ponts de "la Escala" et "d'Enfer" en
taillant la route dans la partie rocheuse de la rive droite. Les travaux durèrent 5 ans et ainsi,
depuis le Pont de Soulom jusqu'au Pont de la Reine, on resta uniquement sur cette rive.
Vers la fin du 19e siècle (9 juin 1895) il fut décidé de prolonger la ligne ferroviaire
Lourdes-Pierrefitte (1871) pour accéder à Luz mais aussi à Cauterets. Le choix d'un tramway
s'imposa face aux difficultés géographiques.
Les deux lignes furent déclarées d'utilité publique le 24 juillet 1895 et la Compagnie des
Chemins de Fer à Traction Électrique de Pierrefitte-Cauterets-Luz, dite PCL était constituée
le 31 Août 1895.
Les travaux commencèrent et la ligne fut inaugurée le 1er février 1901 Le tramway resta en
service jusqu'en 1932.
La voie fut installée sur toute sa longueur sur la Route Nationale 21 (sauf pour le tunnel).
Elle franchissait le gave de Cauterets à Soulom, puis à Villelongue le gave de Luz.
La voie longeait le gave rive droite. Ensuite elle pénétrait sous un tunnel de 390 mètres
de long à l'endroit où la gorge est la plus étroite. Suivant toujours la route nationale,
elle remontait la vallée du gave jusqu'au pont de la Reine Hortense au kilomètre 9 qu'elle
franchissait puis retraversait au pont de Pescadère, juste après Saligos et arrivait,
en suivant la route bordée de magnifiques peupliers italiens, en gare de Luz, sur
la commune d'Esquièze à 711 mètres d'altitude pour un trajet de 12 kilomètres environ
parcourus en 50 minutes.
LES ANCIENS ACCES
Historiquement, la vallée de Barège a toujours été
considérée comme un peu à part. On disait qu'elle était
la première république indépendante.
De plus, ces montagnards assez fiers n'acceptaient pas (ou si peu) des lois.
Il était d'ailleurs difficile de leur imposer vu la difficulté de
pénétrer sur leur territoire et de les contraindre. Il n'était possible
d'y parvenir que par l'Espagne et le col de Boucharo, Bagnères de Bigorre et le col
du Tourmalet et Soulom par un sentier que Vauban lui-même estimait «difficile» pour
y faire passer Madame de Maintenon et le Duc du Maine qui devaient «aller prendre les eaux»
à Barèges en 1675. On dit même qu'il trouva «les escarpements de ce sentier
trop difficiles et les aménagements très coûteux». Il préféra
les faire passer par le col du Tourmalet malgré son altitude.
Il faut dire qu'à cette époque le chemin ne suivait pas le fond de la gorge. Pas fous,
les anciens préféraient passer au-dessus. Pour cela, deux itinéraires existaient.
- L'un depuis Soulom montait sur le versant des gorges de Cauterets pour basculer le versant Luz sous
le Viscos et rejoignait le col de Riou.
- L'autre, pas beaucoup plus pratique, passait sur l'autre versant (rive droite) par un
itinéraire pratiquement impossible à retrouver, afin
d'atteindre Chéze par les mines.
Malgré ces difficultés d'accès, la vallée n'est pas pour autant sauvage.
Elle reçoit des visiteurs, qu'ils soient des dignitaires de l'ancien régime ou des
curistes notamment des militaires blessés qui parvenaient à Barèges dans des
conditions assez effroyables.
LA CONSTRUCTION DES ROUTES
Une route devenait donc indispensable. Pour cela, il fallait passer par le fond des gorges.
Les travaux débutèrent en 1732 pour arriver à Luz en 1736
et à Barèges seulement en 1745. Ce n'est qu'en 1744 que la première
voiture attelée arriva à Luz par ce qui fut appelé la route nationale n° 21
de Paris à Barèges.
La construction fut dirigée par l'ingénieur Polard sous les ordres de Monsieur de
la Baune puis du Comte d'Etigny, tous deux intendants de la province. C'est grâce à
ces travaux d'envergure pour l'époque qu'en 1746, Barèges dispose d'un hôpital
militaire qui permit par la suite d'accueillir les blessés de la Guerre de Sept ans (1756-1763).
La «route», en fait une piste, était aux normes de l'époque,
à savoir une largeur de 3 toises, chacune de 6 pieds d'environ 0,32 cm soit au total
environ 5,80 m.
Au début, la route fut construite sur la rive gauche entre les ponts
de «l'Escala» et « d'Enfer»
dont on peut encore voir les ruines. L'itinéraire était redouté par les
usagers y compris ceux de la vallée pourtant habitués aux escarpements de l'ancien chemin.
Mais peu à peu, la solution de facilité l'emporta sur le danger.
Dans cette gorge, le danger est partout et depuis toujours. Les inondations emportaient
régulièrement les ponts et les digues et les séismes modifiaient
régulièrement l'aspect de la vallée par des éboulements et parfois
des lacs comme à Héas (le barrage naturel céda à la suite d'une
débâcle de printemps)
Le plus remarquable de ces séismes fut celui du 21 juin 1660 qui a occasionné
d'importants dégâts, une douzaine de victimes et des changements naturels en montagne
tel que chaos et nouveaux lacs naturels.
Pour tenter de remédier à ces risques, en 1858 des travaux débutèrent
pour rectifier la route entre les ponts de «l'Escala» (L'échelle)
et « d'Enfer». Il fallut tailler dans la falaise de la rive droite.
Cinq ans ont été nécessaires pour
que la route soit intégralement sur la rive droite du Pont de Soulom au Pont de la Reine
Hortense.
L'ARRIVEE DU CHEMIN DE FER
Le chemin de fer arrive à Pierrefitte en 1871. Le 9 juin 1895 fut prise la décision
de prolonger la ligne vers Cauterets et Luz par un tramway (PCL) à voie unique qui, pour
Luz, utilisait en grande partie la route. Cette ligne fut inaugurée le 1er février
1901et le tramway resta en service jusqu'en 1932. Au niveau du plus étroit de la gorge où
la route fut taillée dans la falaise, un tunnel a été creusé pour
faire passer le Tram. Ce tunnel est toujours visible et servait encore dans les années
1980 à dévier la circulation lorsque des éboulements ou des accidents avaient lieu.
UNE ROUTE A RISQUES SOUS SURVEILLANCE
Compte tenu des dangers permanents d'éboulements de rochers sans doute consécutifs aux
très nombreux petits séismes de la région, deux paravalanches ont été
construits en 1954 et 1956. Ce sont les deux seules grandes réalisations de protection que
l'Etat a réalisé sur cette route nationale. Sinon, rien n'a été
fondamentalement modifié depuis 1863.
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