le Grand Raid des Pyrénées en Rando - regard sur le PIC du MIDI


Evocation du pic du Midi

Pour évoquer l´histoire du pic du Midi, il faut revenir au début de l´ère industrielle, au milieu du XIXe siècle.

A cette époque, le pic du Midi a déjà une certaine réputation. Sa situation en retrait de la chaîne principale, à mi-chemin entre mer et océan et proche d´une cité thermale, Bagnères-de-Bigorre, favorise la découverte du sommet, dont l´ascension est facile, par de nombreux curieux, curistes ou naturalistes.

A cette époque, les villes étaient déjà polluées. On parlait du brouillard de Londres et les premières stations de mesure météorologiques voyaient le jour, notamment celle du parc Montsoury dans la région Parisienne en 1872.
C´est dans cette ambiance que l´idée de construire une station météorologique au sommet va germer petit à petit.

L´association de Vaussenat, ingénieur de son état et du général de Nansouty, soutenus par la société Ramond (www.ramond-societe.com )va permettre l´installation en 1872 d´une station météo au col de Sencours, sur un mamelon arasé toujours visible, à côté de l´auberge construite en 1852.

Devant les conditions climatiques difficiles l´observatoire fut transféré au sommet du pic du Midi en 1878.
Ces mesures, notamment le suivi de l´ozone, se sont poursuivies jusqu´à nos jours.
Les études sur l´astronomie ont commencé en 1907 par l´installation de la coupole Baillaud.

La première guerre mondiale laisse l´observatoire dans un triste état. Un morceau de la terrasse nord s´effondre même en 1922. Déjà, la région se mobilise pour sauver le pic. Des crédits sont alors débloqués afin de moderniser le site. De nouveaux thèmes scientifiques sont étudiés comme la géophysique.

Dans les années 1930, Bernard Lyot y construit son coronographe destiné à observer la couronne solaire.
Une forme modernisée de cet instrument est toujours en activité.

Après la guerre, le pic du Midi est connecté au réseau électrique haute tension ; ce qui permettra quelques années plus tard d´étudier le rayonnement cosmique.

L´arrivée du téléphérique en 1951 marque la fin de l´isolement du sommet. L´époque des porteurs se termine. Au début des années 1960 le bâtiment interministériel, qui regroupe les activités de météorologie, de télévision et de navigation aérienne est construit, donnant au sommet sa physionomie actuelle.
L´astronomie continue à ce développer avec l´installation dans les années 1960 du télescope de un mètre et celui de deux mètres a la fin des années 1970.

En 1994, l'État envisage la fermeture de l'observatoire. La région Midi-Pyrénées se mobilise, et crée un syndicat mixte. L´objectif est de réhabiliter les installations scientifiques et ouvrir une partie du site au public avec notamment la création d´un musée. Le site rénové ouvre en l'an 2000.

Aujourd´hui, devant les problèmes de changement climatiques, l´étude de l´atmosphère et plus particulièrement celle des gaz a effet de serre a pris de l´importance. En plus d´une station météo, divers analyseurs de gaz sont installés. Certains de ces paramètres sont disponibles à l´adresse : ljr.bagn.obs-mip.fr

Pour accéder au sommet du col de Secours, il faut rejoindre par la route l'hostellerie des Laquets, fermée depuis la fin des années 1970. Poursuivre la route jusqu'au col des Laquets. Prendre le sentier qui monte au sommet sans problème (1 heure 30 du col de Sencours). L'accès à la terrasse principale et au musée est payant (environ 15 €). Il est toutefois possible d´admirer une partie du paysage en accédant à la terrasse gratuite en prenant l´escalier circulaire situé à droite de la barrière.

Henri Russel parlait de la vue du sommet, une des plus belles d´Europe à son goût, de la manière suivante : « Au Nord et au Nord-Ouest, sur les vastes plaines, où l´horizon visuel s´étend jusqu´à Bordeaux, on distinguait très bien les feux de Tarbes et de Bagnères, et par des nuits très noires, on peut même voir courir des lumières qui se croisent entre Toulouse et Bayonne : ce sont les trains de la ligne du Midi. Un Ecossais passa une fois trois nuits au haut pour parvenir à voir le feu du grand phare de Biarritz (140 km). Il réussit… »

Personnellement je n'ai jamais vu le phare mais il n'est pas rare d'apercevoir les crêtes d'Iparla.

Gilles Athier